lundi 5 avril 2010

Le Cri


J'étais veule et épuisée. Je n'avais plus de mots, tellement ma peine était grande et insoutenable. Un vers, deux lignes, un texte, des mots, des tournures, des locutions spatio-temporelles et des connecteurs logiques... C'était impossible, impensable...car le tout petit peu de raison et de force qui me restait, je devais m'en servir pour lutter contre la démence qui avait déjà commencé à lécher mes nerfs. Et puis, y a -t-il vraiment des mots qui pourraient traduire la déchéance et décrire la défaite. L'amertume, est -elle assez amère pour définir le goût de la lassitude? Le vide est-il assez consistant pour remplir la vacuité d'une âme qui ne conçoit plus l'utilité de son existence. Je n'avais point de mots... même ma voix s'est éteinte et il était trop vain de pleurer. Je regardais "le cri", silencieuse, immobile, inanimée..un cri strident et sourd..un ciel embrasé..une marée noire.. un visage fade, un cri retentissant, et des échos concentriques, qui, comme un tourbillon,m'hypnotisaient... et atténuaient ma douleur.

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